Mutisme et point aveugle : la néantisation de la voix de l’enfant dans « Chickamauga » d’Ambrose Bierce (1889) et Chickamauga de Robert Enrico (1962)
Mots-clés :
Surdi-mutité, Indicible, L’Imaginaire-le Symbolique, Fantastique, PessimismeRésumé
« Chickamauga » est un conte macabre dans lequel Ambrose Bierce montre comment un enfant sourd-muet, âgé de six ans, ne parvient finalement pas à reproduire les exploits guerriers paternels. Tout au long de la nouvelle, l’enfant fait fi de la réalité et « joue à la guerre » sur le champ de bataille éponyme. Mais la terrible conclusion fait de lui un orphelin tout juste capable de hurler sa détresse dans un cri évoquant plus la régression vers le monde animal que l’accession à une parole salutaire. Dans son adaptation cinématographique, Robert Enrico fournit un message similaire en atténuant toutefois la violence du texte et en insistant sur la poésie macabre d’un jeu stérile et mortifère. L’absence de toute épiphanie salvatrice plonge ainsi les deux œuvres dans un pessimisme radical où ni la voix, ni le regard de l’enfant ne sont capables d’extraire l’Homme de l’absurdité existentielle.
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