
Cet article propose une lecture croisée d’une nouvelle de Flannery O’Connor, « Greenleaf » (1956), et d’une nouvelle de Lorrie Moore, « Real Estate » (1998). Liés par de nombreux échos thématiques (intrusions, prolifération du même, figures christiques, morts violentes) et des stratégies narratives communes (effacement des limites, duplications, structure tragique), ces deux textes établissent un lien étroit entre défaite et gratitude, vulnérabilité et grâce. Ils déclinent ainsi plusieurs motifs de perméabilité à l’origine d’une fragilisation des protagonistes mais aussi de la forme elle-même, la dynamique intertextuelle venant prolonger cette porosité formelle à la source d’un dialogue fécond entre les nouvelles.