
L’article explore la richesse du patrimoine architectural et culturel réunionnais en mettant en lumière la disparition progressive de l’habitat traditionnel au profit de constructions plus modernes, parfois au détriment des savoir-faire vernaculaires. À l’appui de deux entretiens menés avec un directeur de musée et un architecte, il souligne les tensions qui existent entre préservation et modernisation de ce patrimoine insulaire. L’analyse de ces échanges s’articule avec un projet de recherche-création en art, intrinsèquement lié à la question des mobilités, qui vise à réactiver ces savoir-faire via la construction d’un atelier mobile. Réalisé en collaboration étroite avec quelques-uns des derniers artisans qui maîtrisent ces techniques constructives, l’article détaille la fabrication de cet atelier à l’aide de méthodes et de matériaux locaux adaptés à de nouveaux usages (bardeaux, calumets tressés, vétiver). À travers cette expérience créative collective, l’auteur mène une réflexion sur l’importance de la transmission et de la réactivation de ces héritages pour répondre aux défis, notamment environnementaux, auxquels La Réunion est aujourd’hui confrontée.