L’inhumanité, l’impertinence et l’improvisation : Crow, poète charognard et poète écorché
Mots-clés :
Ted Hughes, Julia Kristeva, Crow, Corbeau, Poésie, Charognes poétiques, Cadavre exquisRésumé
Dans le recueil des aventures de Crow, le poète Ted Hughes veut montrer les conséquences effroyables de la cupidité et de la barbarie des hommes de son temps. Il décrit un univers saccagé, où triomphe son corbeau, Crow, roi de la charogne et maître-chanteur d’un monde détruit, seul poète que peut encore s’offrir une humanité en faillite et dont les fleurs de rhétorique répandent les effluves de tout le mal que les hommes ont pu se faire.
Crow s’affirme dans le recueil comme une figure contestataire, impertinente, car il est équivoque : il est d’un côté une figure polémique, caustique et cruelle, dérangeant tout ce que l’homme a institué, mais il demeure, de l’autre, un personnage anémique, creux et criard, qui renvoie à tout ce qui du monde a sombré dans l’insensé et l’insignifiance.
C’est sur l’art poétique de ce poète charognard qu’il convient tout particulièrement de se concentrer. Il s’agit de mettre en avant son aptitude à faire éclore des fleurs du mal rhétoriques, à se délecter de charognes poétiques ou de cadavres exquis, c’est-à-dire à faire sens dans un univers insensé, à donner forme dans un monde détruit ; jusqu’au point où il faudra également dessiner ses probables limites et faire apparaître, sous sa forteresse caustique et ravageuse, la peau écorchée d’une figure poétique épuisée par l’intensité de l’épreuve.
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