Ethnic and gendered vulnerability at the fin de siècle: Celtic and female sub/objects in some poetical works of Algernon Charles Swinburne, William Butler Yeats and Arthur Machen

Auteurs

Mots-clés :

Artiste, Argent, Beauté, Décadence, Esthétisme, Femme, Maladie, Swinburne, Vulnérablité, Yeats

Résumé

Cet article entend soumettre à l’épreuve des textes britanniques polymorphiques de l’ère fin-de-siècle (1880-1900) l’hypothèse d’une vulnérabilité ethnique, genrée (et, partant, collective), ou celle d’une vulnérabilité inhérente aux qualités intrinsèques de l’individu plutôt qu’à sa classe sociale, ses origines, son rang intellectuel et surtout son sexe. Bien que le celtisme et la féminité aient été perçus comme des formes de vulnérabilité collectives tout au long de l’ère victorienne, la poésie esthétique et décadente a contribué à nuancer l’équation entre les femmes et l’infériorité (ledit « sexe faible ») ainsi que l’idée répandue d’une discrimination raciale chez les Irlandais et les Gallois exilés ou émigrés à Londres. En cultivant une inversion des rôles impartis aux genres et en conférant une énergie aux bardes de la « Renaissance irlandaise » (Celtic revival), la poésie du tournant du siècle souligne l’essence individuelle et non collective de la vulnérabilité. L’œuvre poétique d’A. C. Swinburne est animée de nombreuses femmes fatales qui trouvent des correspondances et des équivalences chez Arthur Machen et W. B. Yeats, dont les personae poétiques déracinées de leur territoire natal tentent d’imposer leur culture minoritaire à l’encontre de l’hégémonie des normes, notamment en déterritorialisant la ville de Londres. Cette prise de pouvoir de la part des vulnérables fin-de-siècle repose toutefois sur des mécanismes illusoires qu’illustre bien l’épisode, dans The Hill of Dreams de Machen, de la plante galloise déracinée puis emportée à Londres avant de flétrir, tout comme le Gallois exilé. La vulnérabilité socio-professionnelle dont souffre l’artiste décadent, qui ne parvient pas à s’adapter à son environnement, repose sur un rejet collectif d’un des courants les plus éphémères et les plus condamnés de l’histoire littéraire : le décadentisme.

Biographie de l'auteur

Stéphane Sitayeb, Université d'Évry Val d'Essonne

Stéphane Sitayeb est PRAG et docteur en Littérature anglaise à l’Université d’Évry où il enseigne la littérature anglophone et la traduction (filières LEA et CPGE littéraire). Ses travaux de recherche portent sur la littérature britannique fin de siècle et s’interrogent essentiellement sur la relation entre l’esthétique, les sciences et la théologie dans leur intérêt commun pour les notions de confession et de dégénérescence. Sa critique littéraire s’oriente vers la forme brève, et plus particulièrement vers la prose poétique, typique d’un auteur gallois peu connu et mal étiqueté, Arthur Machen.

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Publiée

2017-01-30

Comment citer

Sitayeb, S. (2017). Ethnic and gendered vulnerability at the fin de siècle: Celtic and female sub/objects in some poetical works of Algernon Charles Swinburne, William Butler Yeats and Arthur Machen. Leaves, (3). Consulté à l’adresse https://revues.u-bordeaux-montaigne.fr/leaves/article/view/260

Numéro

Rubrique

Vulnérabilité et fiction