
Dans cet article, nous explorons le récit de William Cowling, le narrateur de The Nuclear Age. Nous examinons dans un premier temps le poids de la post-mémoire, terme par lequel Marianne Hirsch désigne la transmission d’une mémoire inter- et transgénérationnelle. Nous montrons que l’héritage de cette mémoire soulève la question de la survivance. Le traumatisme vicariant qu’il provoque exacerbe une autre forme de mémoire traumatique, que nous nommons pré‑mémoire. Par ce terme, nous désignons une mémoire emplie de visions terrifiantes et de « souvenirs » surgis d’un futur menacé par la destruction nucléaire. Nous chercherons à déterminer dans quelle mesure l’imaginarisation de ce « déjà‑vu à l’envers » permet, pour reprendre l’expression de Patrice A. Keats, une certaine « dispersion du trauma ».