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Varia

No 8 (2019): Le Mensonge

Foregrounding and Backgrounding Intimacy in Family Narratives: The Ethics of Representing Children in Maggie O’Farrell’s I Am, I Am, I Am and Sally Mann’s Hold Still

Soumis
5 mai 2024
Publiée
12/07/2019

Résumé

Cet article se propose d’étudier la représentation particulièrement sensible des enfants dans deux récits autobiographiques contemporains (Maggie O’Farrell’s I Am, I Am, I Am et Sally Mann’s Hold Still), à la fois d’un point de vue visuel et textuel. Sally Mann (mettant en avant ses enfants, visuellement et textuellement) et Maggie O’Farrell (laissant ses enfants en retrait du récit, et spécifiquement sa plus jeune fille qui se révèle pourtant être la raison principale pour laquelle O’Farrell a écrit ce texte) font face à ce qui demeure probablement l’enjeu principal de toute autobiographie – la représentation de l’intimité – en utilisant des stratégies drastiquement opposées, du moins à première vue. Il n’est pas surprenant qu’une majorité de récits autobiographiques explorent les relations que l’auteur entretient ou a entretenu avec ses parents, alors que peu d’entre eux s’intéressent aux enfants. Pourtant les relations que nous avons avec nos propres enfants représentent l’une des expériences les plus intenses de notre vie, mais en parler dans un livre confine au tabou et exige beaucoup de subtilité et de précautions. Dans Personal Myths and the Making of the Self, Dan P. McAdams écrit que « la relation d’un enfant avec sa mère ou son père va probablement influencer le développement à long terme de la tonalité narrative de son mythe personnel » (35) mais l’inverse, bien que rarement exploré, est vrai : le type de relation que nous entretenons nos enfants aura aussi une influence majeure sur notre identité et sur nos actes d’auto-narration. C’est ce que nous allons voir à travers l’étude de ces deux récits.