Infantilisation, minoration et régionalisation dans Lark and Termite de Jayne Anne Phillips
Mots-clés :
Appalaches, Réhabilitation, Littérature et histoire, Poétique et politiqueRésumé
Dans cet article, nous analysons en quoi le roman Lark and Termite (2009) semble cristalliser la vision de l’enfant chez Jayne Anne Phillips. Il s’agit de démontrer qu’à travers la figure marginale de Termite, un enfant de neuf ans atteint d’hydrocéphalie et abandonné à la naissance, l’auteur participe à une dénonciation de « l’appalachanisation » de sa région natale comme un phénomène d’infantilisation. Si la figure recluse et abjecte de Termite s’affiche au premier regard comme un emblème de la position d’exclusion bâtarde de la région, elle est aussi exploitée comme un locus romantique de nostalgie et d’innocence perdue symbolisant les doutes et les ambivalences de la nation face à sa propre identité. À l’instar de l’enfant-poète d’Emerson, Termite se caractérise par d’extraordinaires pouvoirs poétiques d’appréhension et d’absorption du monde, par une vision singulière susceptible de mettre en déroute les modes majeurs de perception. À travers les percées visionnaires du petit garçon, Phillips explore la figure transgressive de l’enfant comme un moyen de recentrer l’espace appalachien (un espace historiquement marginalisé, assimilé dans la culture populaire à une progéniture illégitime de la nation), un moyen de le revaloriser et de le réhabiliter en faisant de la différence phénoménologique non plus une faiblesse à stigmatiser mais une richesse, une puissance et une source d’invention infinie.
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