Les patrimoines africains et caribéens au Commonwealth Institute de Londres : entre mise en scène et quête de (re)présentation « authentique » (années 1980)
Doctorante agrégée, Anaïs Makhzoum effectue sa thèse en civilisation britannique sous la direction de Mélanie Torrent à l’Université de Picardie-Jules Verne d’Amiens (laboratoire CORPUS). Son travail porte sur les enjeux politiques et mémoriels liés aux représentations artistiques du Commonwealth dans des musées et lieux d’expositions londoniens, du point de vue de la diplomatie culturelle d’une part, mais aussi en étudiant les rapports entre ces institutions et les communautés diasporiques issues du Commonwealth caribéen et présentes à Londres à l’ère post-coloniale.
Cet article porte sur le Commonwealth Institute de Londres, lieu d’expositions permanentes et temporaires autour du Commonwealth fondé en 1962, et qui a occupé une place unique à la fois dans le paysage institutionnel du Commonwealth, et dans le paysage artistique londonien, dans un contexte britannique de bouleversements sociaux, politiques et artistiques (années 1980). Cet article examine la recherche « d’authenticité » de l’Institut dans sa mise en valeur des patrimoines africains et caribéens, tant au niveau de son ambition de « réalisme » que de l’implication des communautés du Commonwealth (gouvernements, artistes, individus) dans ses initiatives (expositions, festivals, etc.). L’analyse des modalités, des motivations (notamment politiques) et du degré de cette authenticité à la fois relationnelle et performative permet ainsi de mettre au jour les ambivalences et limites de cette quête.