Building by burning? Ephemeral art and permanent community at Burning Man

Auteurs

Mots-clés :

Burning Man, Art, Ville éphémère, Permanence, Communauté

Résumé

Un jour d’été de 1986, quelques amis décidèrent de brûler un grand mannequin de bois sur la plage de Baker Beach – cet événement déclencha un moment spontané « d’unité partagée » parmi les participants et spectateurs présents qui marqua le début du festival désormais connu sous le nom de « Burning Man ». Né au cœur de la contre-culture de San Francisco, cet événement annuel rassemble désormais plus de 70.000 habitants dans une ville bâtie dans le désert de Black Rock au Nevada pour une semaine seulement. Ses organisateurs décrivent Burning Man comme « une expérience annuelle temporaire communautaire dédiée à l’expression personnelle et à l’autonomie » (Burning Man Project, “The Event”).

Black Rock City est une ville éphémère : un grand nombre de ses œuvres d’art sont brûlées dans des feux rituels, ses habitants se dispersent aux quatre coins du monde à l’issue du festival, et la ville ne laisse aucune trace à la surface du lac asséché sur laquelle elle est érigée. Pourtant, le concept de communauté, caractérisée par sa stabilité, sa permanence et ses liens forts, est l’un de ses principes structurants. Comment le caractère éphémère de Burning Man peut-il s’articuler avec le concept de communauté ?

Dans cet article, nous nous proposons d’étudier la façon dont la communauté est imaginée, structurée et construite par les habitants de cette ville temporaire. Nous examinerons également les formes d’art présentes dans la ville, et interrogerons le rôle de l’art et des rencontres artistiques dans le processus de construction d’une communauté.

Nous nous pencherons plus particulièrement sur la culture « maker » et participative de Burning Man, et suggèrerons que la construction de la ville par tous ses participants, cette culture du « faire ensemble » est la forme d’art la plus valorisée à Burning Man – et ce qui soude réellement cette communauté. En conclusion, nous nous tournerons vers l’évolution internationale de Burning Man, devenue organisation à but non lucratif soutenant plus d’une centaine de « Burns » à travers le monde, et encourageant le développement de communautés locales en s’appuyant sur celui de la « communauté imaginaire » des Burners.

Biographie de l'auteur

Estelle Murail, Institut Catholique de Paris

Estelle Murail est maître de conférences en littératures et cultures anglophones à l’Institut Catholique de Paris (EA 7403), et chercheuse associée à l’Université de Paris (LARCA, CNRS, UMR 8225). Elle a obtenu un doctorat en co-tutelle de l’Université Paris Diderot et de King’s College London en 2013. Sa thèse examine la figure du flâneur à Paris et à Londres au dix-neuvième siècle. Elle a publié plusieurs articles sur la marche urbaine et la ville, et a coédité l’ouvrage Dickens and the Virtual City (Palgrave, 2017). Ses recherches actuelles portent sur le roman du dix-neuvième siècle et ses réécritures, la ville, les croisements, les réseaux, et la notion de persistance.

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Publiée

2022-07-13

Comment citer

Murail, E. (2022). Building by burning? Ephemeral art and permanent community at Burning Man. Leaves, (14), 79–96. Consulté à l’adresse https://revues.u-bordeaux-montaigne.fr/leaves/article/view/385