
Parce qu’il est porteur à la fois d’une idée de début et de fin, le désert rappelle la catastrophe. L’un des traits essentiels de celle-ci est en effet qu’elle amène à la fois une conclusion et un renouveau. Cet article s’intéresse ainsi à deux romans qui racontent la catastrophe du 11 septembre, mais également des catastrophes plus personnelles, et tente de comprendre comment deux personnages masculins tentent de reconstruire leur identité en allant d’un désert à l’autre. Les personnages de Falling Man (DeLillo, 2007) et Sunset Park (Auster, 2010) ont en effet été tous deux touchés par des catastrophes qui ont changé leur vie (les attaques du 11 septembre, la mort d’un frère). Quittant des endroits désertiques, ils essaient de se réinventer, que ce soit dans le désert de Las Vegas et ses salles de poker, ou dans les quartiers fantômes de New York. Ces romans s’intéressent au potentiel de ces endroits désertiques, non sans poser la question de l’impossibilité d’une réelle reconstruction après la catastrophe.