
L’association entre Neil Gaiman et Vertigo dans l’imagination collective est profonde, comme en témoignent de nombreux articles, tant de presse qu’académiques. Alors que la plupart assignent cette forte association au succès du Sandman de Gaiman, qui était l’un des quelques titres de DC Comics autour desquels le label Vertigo s’est constitué en 1993, attribuer uniquement ce lien à une question de succès commercial et de relation historique semble quelque peu réducteur. Dans un tel contexte, cet article explore les nombreuses connexions entre Gaiman et Vertigo. Après avoir examiné les résonances surprenantes entre l’esthétique Gaimanesque et les ambitions éditoriales de Vertigo (tout particulièrement en ce qui concerne le traitement des zones liminales), je m’attelle à montrer que les résonances entre Gaiman et Vertigo n’émergent pas simplement de la similarité du contenu de leurs productions, mais aussi de la proximité de leurs postures, ce qui renforce leur association dans l’imagination collective.