Cold War Anxieties, Patriotism, and Religious Antinuclearism in the Texas Panhandle

Auteurs

Mots-clés :

Armes nucléaires, Guerre froide, Militantisme antinucléaire, Contamination radioactive, Bible Belt

Résumé

En juin 2000, lors d’une assemblée pour l’Initiative de Dédommagement des Ouvriers à Amarillo, Texas, plusieurs employés du site nucléaire de Pantex exprimèrent leurs inquiétudes concernant leur travail, leur santé et l’environnement. Pendant des années, ils avaient œuvré dans le secret. Il leur fallait mentir quand on leur demandait quel était leur métier. Lorsque le voile fut levé sur le rôle de ce site d’assemblage et de démantèlement d’armes nucléaires, et que des employés commencèrent à présenter certaines pathologies, ils eurent le sentiment qu’on leur avait menti à eux aussi. Pantex symbolise certains aspects fondamentaux de la Guerre froide : la manipulation de la vérité et de la peur, la fierté patriotique de participer au maintien de la sureté nationale et le dilemme moral que posent les armes de destruction massive, surtout dans une région telle que le Texas Pandhandle, qui fait partie de ce que l’on surnomme la Bible Belt. À travers l’exemple de Pantex, cet article s’intéresse au rôle du secret-défense et de la vérité cachée dans les relations qu’entretiennent les populations locales avec les installations nucléaires où elles travaillent et dans l’ombre desquelles elles vivent, ainsi qu’aux enjeux politiques du complexe militaro-industriel états-unien pendant la Guerre froide. En analysant les réactions et le discours d’anonymes mais aussi de protagonistes plus connus comme l’évêque Leroy Matthiesen, qui a fait les gros titres de la presse locale et nationale pour son opposition publique à Pantex dans les années 1980, il s’agit de démontrer comment le site s’est développé dans un tissu de mensonges ou de fausses vérités diverses : ceux que les politiques utilisaient pour perpétuer la course à l’armement, ceux que les employeurs tels que l’Agence de l’Énergie Atomique ou le Département de l’Énergie ont pu raconter à leurs employés sur la contamination radioactive et surtout ceux que ces employés et résidents se disaient à eux-mêmes quant à la moralité des activités liées aux armes les plus dangereuses du monde.

Biographie de l'auteur

Lucie Genay, Université de Limoges

Lucie Genay est Maître de conférences en civilisation des États-Unis des XXe et XXIe siècles à l'université de Limoges, dans le laboratoire Espaces Humains et Interactions Culturelles (EHIC). Elle est également membre de la Fédération pour les Études des Civilisations Contemporaines (FE2C). Ses travaux portent sur l'histoire et la mémoire de l'armement nucléaire et du complexe militaro-industriel états-unien. Elle a soutenu sa thèse sur l'impact de l’industrie nucléaire militaire dans l'état du Nouveau-Mexique en 2015. Un ouvrage inspiré de cette recherche sera publié au printemps 2019 par les Presses universitaires du Nouveau-Mexique. Elle a écrit ses derniers articles sur l’extraction d’uranium et le colonialisme interne, sur l'impact environnemental du Laboratoire National de Los Alamos et sur la commémoration du Projet Manhattan (au travers d'œuvres artistiques et cinématographiques) et de la création du Manhattan Project National Historical Park. Son nouveau projet porte sur le site de Pantex au Texas, où elle s’est rendu pour un voyage de recherche en 2017.

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Publiée

2019-07-12

Comment citer

Genay, L. (2019). Cold War Anxieties, Patriotism, and Religious Antinuclearism in the Texas Panhandle. Leaves, (8). Consulté à l’adresse https://revues.u-bordeaux-montaigne.fr/leaves/article/view/318

Numéro

Rubrique

Political lies on both sides of the Atlantic