
Cet article explore la violence qui se développe entre les femmes dans les espaces privés “clôturés” de deux adaptations cinématographiques contemporaines : The Virgin Suicides (1999) de Sofia Coppola et Cracks (2009) de Jordan Scott. En s’appuyant sur le croisement des analyses visuelles et textuelles de ces films et des romans éponymes qu’ils adaptent à l’écran, on se concentrera sur la maison Lisbon (The Virgin Suicides) et le pensionnat féminin St. Mathilda’s (Cracks) en tant que microcosmes autonomes mais perméables à des dynamiques sociales extérieures plus vastes (peur de l’inconnu, de l’inconscient, du divers) qui s’y reproduisent. L’enfermement de ces deux lieux permet par ailleurs de les considérer comme des enclaves, voire des refuges-prisons où le pouvoir disciplinaire de leurs hiérarchies matriarcales s’affirme à travers le binôme transgression-châtiment qui renvoie à la conception de l’État-Léviathan de Hobbes.