La Caraïbe et ses littératures migrantes : l’exemple de Sato San, Le Maître des Corsets de Roland Brival, et de La Parole prisonnière de Jean Métellus
Mots-clés :
Métellus, Brival, Transculturel, Littératures migrantes, DétourRésumé
La production littéraire de la Caraïbe est inscrite d’office dans cette forme inédite de migration que fut la déportation esclavagiste, ce qui oblige à repenser la notion de transmission. Je formule l’hypothèse selon laquelle ce qui est légué, comme le suggèrent Jean Métellus (La Parole prisonnière, 1986) et Roland Brival (Santo San, le maître des corsets, 2017), est un trauma originel et la possibilité d'en conjurer les effets délétères – non plus de manière directe par un exorcisme de « l’être noir », mais de manière indirecte, un détour à travers ce que j’appelle « littérature migrante ». Ces deux romans contemporains ne déploient pas un déplacement physique, géographique, mais un décentrement énonciatif et référentiel, sorte d’anonymat auctorial, permettant paradoxalement de se recentrer sur la blessure transmise en héritage : la parole oblitérée, censurée (Métellus), le corps aliéné, « corseté », bien meuble du maître (Brival).
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