Cet article propose une révision des théories sur l'hystérie afin de proposer une analyse critique d'un nouveau genre d'humour que nous appellerons le posthumour féministe. Dans l'exploration du manque de formalité et de sang-froid que nous observons chez certaines humoristes espagnoles récentes (Isa Calderón, Gakian et Esty Quesada), nous trouvons une réappropriation des gestes hystériques qui est extrêmement productive en termes d'humour et de féminisme. À partir de leurs productions audiovisuelles, ces présentatrices, youtubeuses et performeuses nous offrent une mosaïque de récits tantôt brillants, tantôt banals, avec un langage plein de nouveaux usages et un regard lucide et cru sur la réalité ; un regard qui contraste avec et réfute les discours « bon enfant » typiques de nos sociétés thérapeutiques et de l’industrie du bonheur, qui tendent à cacher le malaise collectif et à le dissimuler sous l'impératif de la décision et de la responsabilité individuelles.
