Résumé
Cet article aborde le concept de victime dans le contexte de la Guerre civile espagnole, en élargissant sa définition au-delà des victimes directement touchées par la violence physique. Il soutient que la population civile, en particulier dans la zone républicaine, a souffert considérablement en raison de facteurs tels que la perte de logements, les déplacements forcés, la pénurie de nourriture et la destruction des systèmes de santé. Ces effets, bien que souvent non immédiats ou visibles, ont eu des conséquences prolongées sur la vie des individus, créant une forme de "violence lente", un concept introduit par Rob Nixon pour décrire les effets prolongés des catastrophes, comme la pénurie et la faim. À travers cette approche, l'article analyse les difficultés d'accès aux biens de consommation pendant la guerre, interprétées comme une violence friccionnelle, dont les répercussions se sont étendues sur des années et ont affecté la vie quotidienne de la population. L'article explore également comment les victimes de cette violence prolongée ont construit des récits pour expliquer et affronter leur souffrance, blâmant initialement l'ennemi et, avec le temps, transférant la responsabilité à d'autres régions et acteurs au sein de la zone arrière. Les cas de Madrid et de Castilla-La Mancha sont examinés, mettant en évidence comment ces divisions et la méfiance mutuelle ont influencé les relations sociales et politiques pendant le conflit.
Mots-clés : Violence lente, Victime, Faim, Zone républicaine, Conflit.
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